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Dialogues improbables : Frantz Fanon et Arnoldo Palacios dans une rencontre imaginaire

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Dernière mise à jour : 17 janv.

Le Quibdó Africa Film Festival 2025, avec son thème « Frontières invisibles », nous invite à réfléchir sur les barrières qui limitent les communautés afro-descendantes. Dans ce contexte, nous imaginons une rencontre entre deux géants de la pensée afro : Frantz Fanon et Arnoldo Palacios. Fanon, psychiatre, philosophe et activiste né en Martinique, est reconnu pour son analyse de la décolonisation et des effets du colonialisme sur la psyché des peuples opprimés. De son côté, Arnoldo Palacios, écrivain et poète né au Chocó, en Colombie, a consacré son travail à décrire les réalités de sa région et les luttes des afro-descendants dans son pays.

Arnoldo Palacios, novelista chocoano
Arnoldo Palacios, novelista chocoano

Dans ce « Dialogue improbable », Fanon et Palacios se rencontrent dans un espace symbolique où leurs idées convergent pour analyser ces frontières visibles et invisibles qui traversent la vie des communautés afro-descendantes.


La rencontre


Imaginons un après-midi tranquille dans un café littéraire de Quibdó, où la brise du fleuve Atrato caresse les mots. Fanon, habillé avec son élégance caractéristique, observe attentivement Palacios, qui porte avec lui un carnet rempli de notes et de poèmes. Le premier à parler est Fanon, de sa voix ferme et passionnée :

Arnoldo, ton œuvre « Las estrellas son negras » me touche profondément. Tu décris avec force les barrières auxquelles ton peuple est confronté. Comment vois-tu ces frontières dans le contexte de ton Chocó natal ?

Palacios, après une pause de réflexion, répond :

Frantz, dans le Chocó, les frontières ne sont pas seulement géographiques, elles sont aussi sociales. Elles sont dans la pauvreté, dans le racisme structurel, dans la négligence de l’État. Mais je vois aussi comment la résistance culturelle de mon peuple brise ces barrières, comme une rivière qui trouve son chemin malgré les obstacles.

Fanon hoche la tête, reconnaissant la force des paroles de Palacios :

— Ces barrières que vous évoquez sont également d’ordre psychologique. Dans mon livre « Peau noire, masques blancs », j’explique comment le colonialisme prive les gens de leur identité et les force à porter des masques pour survivre dans un monde qui les marginalise. Comment voyez-vous cela se refléter dans votre expérience d’écrivain ?

Palacios répond avec émotion :

Je le vois dans chaque personnage de mon travail. La douleur de l’aliénation, la lutte pour préserver l’identité dans un monde qui exige que vous la refusiez. Mais je vois aussi de l’espoir. Dans les mots, dans les histoires, dans l’art, nous trouvons un moyen de résister et de réaffirmer qui nous sommes.


Frontières et résistance


Le dialogue s’oriente vers la manière dont les frontières invisibles sont aussi un outil de résistance. Fanon parle de la nécessité de décoloniser les esprits afin de briser les barrières imposées par l’oppresseur. Palacios, à son tour, souligne le pouvoir du langage comme outil pour défier ces frontières :

Le langage peut être une arme puissante, Frantz. J’écris pour donner la parole à ceux qui ont été réduits au silence. Mes histoires témoignent du fait que, même si les frontières existent, elles ne sont pas indestructibles.

Fanon, avec un regard admiratif, ajoute :

Et c’est dans cette résistance que nous trouvons notre véritable force. Le cinéma, la littérature, la musique sont des moyens de subvertir l’ordre imposé. Ce sont nos armes pour démanteler ces frontières invisibles.


Cette rencontre imaginaire entre Frantz Fanon et Arnoldo Palacios résume l'esprit du Quibdó África Film Festival 2025. Leurs idées, bien que séparées par le temps et l'espace, convergent vers un message puissant : les frontières invisibles auxquelles sont confrontées les communautés afro-descendantes peuvent être remises en question et surmontées grâce à l'art, à la pensée critique et à la résistance collective.

À la fin de cette conversation symbolique, Fanon et Palacios se disent au revoir par une poignée de main qui transcende les barrières du temps, laissant une leçon indélébile : la lutte pour la dignité et l'identité est un chemin qui se parcourt mieux dans le dialogue, en construisant des ponts là où d'autres ont érigé des murs.


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